• Le DICO du bibliophile
Le DICO du livre, de la reliure, du bibliophile
Préambule en forme de clin d'œil. (source : l'Encyclopédie de Diderot et l'encyclopédie de Felice)
Les mauvais effets que l'on peut imputer aux livres, c'est qu'ils emploient trop de notre temps & de notre attention, qu'ils engagent notre esprit à des choses qui ne tournent nullement à l'utilité publique & qu'ils nous inspirent de la répugnance pour les actions & le train ordinaire de la vie civile ; qu'ils rendent paresseux & empêchent de faire usage des talents que l'on peut avoir pour acquérir par soi-même certaines connaissances, en nous fournissant à tout moment des choses inventées par les autres ; qu'ils étouffent nos propres lumières.
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Lisez les conseils donnés par Pierre Bouillon, à suivre lors de vos achats de livres rares.
(ici à la fin de ce dico, juste avant les Abréviations utilisées en ce commerce)
voyez aussi son blog http://www.pierrebouillon.com/
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Voyez aussi le magnifique Petit LEXIQUE ILLUSTRÉ du BIBLIOPHILE AMATEUR (←clic) PDF Téléchargeable
et
le complet Glossaire du papetier
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Ci-dessous :
Sources diverses (mediadix, Galaxidion, Liberlibri, le dictionnaire de l'imprimerie de Morin, antic books, Unesco Bibliographical Handbooks)
Le DICO du livre, de la reliure et du bibiophile COMPLET de A à Z
Le mot alinéa désigne une ligne dont le premier mot est en retrait.
APOCRYPHE Se dit de tout ouvrage dont l'auteur est inconnu ou supposé et dont l'autorité est douteuse.
APPENDICE Ensemble de remarques et de notes à la fin d'un ouvrage.
AQUARELLE Méthode de peinture utilisant un pigment dilué à l'eau. Elle joue sur la transparence des couleurs et la blancheur du support papier.
ARMES de la TYPOGRAPHIE Les armes de la typographie datent des débuts de l'imprimerie. Il y a 2 versions :
1- Elles auraient été données à Gutenberg par le prince Adolphe de Nassau, évêque de Mayence qui le reçut parmi les gentilhommes de sa cour et lui accorda une pension, grâce à quoi "l'inventeur de l'art conservateur de tous les arts" ne mourut pas de faim.
2- Ce serait l'empereur d'Allemagne, Frédéric III qui en anoblissant Jean Mentelin, imprimeur de Strasbourg, lui aurait donné ces armes parlantes : le dragon, en tête, tient les balles ; l'aigle a le visorium et le composteur.
AUVERGNE Papier pur chiffon, fabriqué à la main, dans cette région de France et, en particulier au moulin Richard de Bas, à côté d’Ambert en Livradois
BIBLIOGRAPHE Personne s'occupant des répertoires où sont notés toutes les publications concernant un ou des sujets précis.
CANADIANA Expression latine provenant de «bibliotheca canadiana», couramment employée dans les milieux anglophones du livre, mais aussi utilisée en français au Québec, pour désigner des listes de livres ou l’ensemble des livres, plutôt anciens ou encore épuisés, se rapportant à l’histoire, à la géographie, à l’art, à la littérature, du Canada. On utilise de la même façon les mots Arctica, Americana, Gaspésiana, etc... Pour qualifier les livres relatifs aux régions arctiques, aux États-Unis et à la Gaspésie.
CAZIN Désigne en général des éditions de petits formats (in-18) qui furent très en vogue au XIXe siècle. Ce nom provient du patronyme de Hubert-Martin Cazin (1724-1795), libraire du XVIIIe siècle, qui fut le principal propagateur de ces petits formats.
CHANDELLE (papier à) Papier gris, grossier, destiné au départ à l’emballage des chandelles. Il a servi à imprimer les livres de colportage et, en particulier, ceux de la Bibliothèque Bleue de Troyes en Champagne.
CHASSES En reliure, la chasse est la partie des plats de la couverture en carton qui déborde le volume en tête, en gouttière et en queue.
CLAUDON (reliure à la) Reliure en tissu ou étoffe, généralement luxueuse du nom de la bibliothèque de cette illustre courtisane qui s’en était fait une spécialité. (ext. de C.Galantaris, Manuel de bibliophilie)
COLLECTAIRE Livre religieux chrétien qui est un recueil de collectes et autres oraisons de messe.
COLLECTIVE (Édition) Ouvrage groupant les œuvres d’un auteur parues séparément. Une édition collective peut contenir un certain nombre d’éditions originales ou de textes qui, remaniés par l’auteur, sont présentés dans leur forme définitive.
DIDELOT Caractère d’imprimerie caractérisé par sa solidité et son aspect rustique, originaire des Vosges.
DIURNAL livre religieux chrétien de prières extraites du bréviaire contenant des capitules; les anciennes oraisons du jour.
DOS MUET Dos de livre sur lequel n'apparait aucune information concernant le titre, l'auteur et la tomaison.
DOUBLURE L’intérieur des plats et le recto de la première page de garde sont quelquefois recouverts de maroquin, de soie, de velours ou de satin.
E
EAU-FORTE Procédé de gravure en creux (intaglio) qui s'obtient grâce à une réaction chimique. La plaque de métal est d'abord recouverte d'un vernis ou d'une résine. On peut alors librement exécuter un dessin sur la plaque, enlevant ainsi la couche de vernis à certains endroits. La plaque est alors placée dans un bain d'acide qui, par réaction chimique, creuse le métal. On parle alors de morsure. Lorsque la plaque est nettoyée de son vernis, elle est prête à recevoir l'encre, les autres étapes de l'impression se faisant de la même manière que pour les autres techniques de l'intaglio. Une eau-forte désigne aussi l'estampe obtenue grâce à ce procédé. (Voir Aquatinte.) (angl. Etching)
ÉBARBAGE Opération qui consiste à couper l'extrémité des marges d'un volume afin d'enlever ce qui dépasse trop, sans toutefois les égaliser complètement. (angl. Trimmung)
ÉCAILLE Se dit d’une coloration à teintes multiples, imitant l’écaille, que les relieurs appliquent sur les plats de certains cuirs ou sur les tranches.
ÉDITEUR C'est un commerçant en littérature. Son commerce comporte des avances importantes avec des risques sérieux.
ÉDITION Ensemble des exemplaires d'un même ouvrage caractérisé par l'identité du texte, de la composition typographique, de la mise en page, des illustrations et de la pagination. Une même édition peut avoir plusieurs tirages.
ELZÉVIR Volume imprimé ou publié par les Elzévir, célèbre famille d’imprimeurs et libraires hollandais.
EMBOÎTAGE Couverture ou étui mobile protégeant un ouvrage de luxe. En reliure Réunion du corps de l’ouvrage et de la reliure. Reliure dont le volume et la couverture sont fabriqués isolément. L’emboitage est la réunion des deux parties à la fin du travail se nomme emboîter.
EMPATTEMENT C'est le trait horizontal qui placé en tête ou en bas des hastes, arrête les lettres comme : I. Cet empattement de tête porte parfois le nom d'obit et le plus souvent celui d'apice. C'est bien souvent la forme des empattements qui sert à délimiter les familles de caractères.
ENCADREMENT Ornement formé de filets placés en cadre autour du texte d’un livre ou poussés sur les plats d’une reliure.
ENCARTER Insérer un carton, une gravure dans une autre feuille.
ENCOCHE DE COIFFE Entaille faite entre la coiffe et le plat permettant d’ouvrir un ouvrage sans abîmer la reliure
ENFER "Département d'une bibliothèque où sont déposés les livres interdits au public." (Le Robert)
"L' Enfer de la Bibliothèque Nationale", créé par ordre du Premier Consul, n'est pas, comme on l'imagine communément, une salle spéciale où de rares privilégiés sont admis à consulter des ouvrages défendus. C'est une petite bibliothèque contenant environ neuf cents volumes, desquels une douzaine passe les bornes de l'extrême licence, et dont le reste est assez bizarrement composé de recueils gaillards, de romans légers, de pamphlets débraillés, (...): toute chose, enfin, qu'un honnête homme peut posséder parmi ses collections sans être taxé d'infamie. (...) On a longtemps prétendu, pour justifier l'appellation d'Enfer, que les livres qui l'enrichissent avaient été primitivement destinés au feu. Il est plus juste de dire que sur les ouvrages jadis condamnés au feu, il fut prélevé des exemplaires en témoignage justificatif du jugement." (Préface de "L'Enfer de la Bibliothèque Nationale", par Apollinaire, Fleuret, Perceau. Nouvelle éd. Paris, 1919).
ENLUMINURE
Illustration ou décoration faite au moyen d'un pinceau et à la main, de manuscrits ou plus rarement de certains imprimés précieux. On emploie aussi le terme de «miniature» ou plus généralement aujourd’hui en «peinture».
EN-TÊTE
Vignette placée au commencement d'un chapitre.
ENTRE-NERFS
Espace compris entre deux nerfs ou faux nerfs sur le dos d'un livre relié.
ENVOI
Formule manuscrite placée au début d'un livre. Signée ou non, elle permet d'en faire l'hommage à quelqu'un.
ÉPAIR Transparence du papier. Sa qualité dépend de la disposition et de la distribution des fibres dans la feuille. Selon le cas on parlera d’épair fondu, irrégulier, nuageux, etc.
EPIDERMÉE
Se dit d'une reliure lorsque de fines parties de sa surface ont été arrachées.
EPIGRAPHE C'est comme l'enseigne d'un livre, elle en indique l'esprit.
Citation qu'un auteur place au début de son ouvrage, souvent même sur la page de titre,
afin d'en caractériser l'esprit.
ÉPISTOLIER Livre religieux chrétien qui recueille des passages de lectures qui doivent être faites pendant la messe
ÉPITRE DÉDICATOIRE
Lettre imprimée au début d'un livre et par laquelle l'auteur dédie l'œuvre à quelqu'un.
ÉPREUVES
Premières versions d’un texte imprimé soumises à l’auteur ou à l’éditeur pour corrections. Les exemplaires d’épreuves très corrigées, par Balzac ou Proust par exemple, peuvent être considérés comme des manuscrits.
ERRATA Erratum au singulier.
Liste des erreurs et des corrections à apporter à un ouvrage. La présence d'un feuillet d'errata dans un ouvrage peut être un signe de l'édition originale (car les erreurs ont été corrigées dans le texte des éditions suivantes).
ESPERLUETE (Perluète) Nom du signe typographique, &, abréviation de "et".
ESTAMPE Désigne toute image réalisée au moyen d'un élément d'impression. L'estampe compte les impressions en creux (taille-douce, eau-forte, etc.), les impressions en relief (gravure sur bois, etc), la lithographie et la sérigraphie. Elle peut être unique (monotype) ou à tirage très restreint. Ne pas confondre estampage et gaufrage. Il faut distinguer l'estampe originale de l'estampe d'interprétation .
Estampe originale : elle doit être conçue par l'artiste et c'est lui qui intervient dans la réalisation d'élément d'impression. L'estampe est imprimée par l'artiste ou sous sa direction.
Estampe d'interprétation : c'est une estampe dont la gravure est réalisée à partir de l'œuvre d'un autre artiste.
Le terme d'estampe tend de plus en plus à remplacer celui de gravure, ce dernier s'appliquant mal à des procédés tels la lithographie ou la sérigraphie.
ESTAMPAGE Procédé de décor de reliure par frappe de fer ou de plaque.
ESTAMPÉ À FROID Lettre ou motif poinçonné en creux sur les reliures sans application d'or ou de couleur.
ESTIENNE Dynastie d'imprimeurs qui, de père en fils, ont marqué la production imprimée tout au long du XVI° siècle.
ÉTAT Version d’une même édition ou d’une même planche (pour les estampes) qui peut différer des autres par des ajouts ou des suppressions parfois minimes.
ÉTUI Boîte ouverte sur un de ses côtés, dans laquelle on glisse un livre.
ÉVANGÉLIAIRE Ouvrage regroupant les passages des évangiles pour les dimanches et fêtes.
EXEMPLAIRE Chaque livre imprimé d'après un type commun.
EX-DONO Note manuscrite, généralement en tête d’un ouvrage indiquant qu’il a été offert
(pas nécessairement par l’auteur).
EX-LIBRIS Soit une inscription manuscrite sur un livre, servant à identifier le propriétaire, soit une étiquette placée au début d'un volume, portant le nom de son propriétaire et souvent ses armes ou une illustration symbolique. (voir rubrique ici)
F
FASCICULE C'est un groupe de feuilles d'un ouvrage vendu par fractions.
FAC-SIMILÉ Reproduction d'un original (gravure, carte, document, etc.) par un procédé mécanique : photographie, photocopie, etc. On retrouve souvent à l'intérieur de livres des reproductions - fac-similés - de documents anciens.
FANFARE (Reliure à la) Terme de reliure désignant des ornements à feuillage exécutés au XVIIIe siècle par les Eve.
FAUSSE PAGE Page dont le folio est pair. C'est une page de gauche. Tomber en fausse page, c'est tomber avec un titre en page paire. Le terme fausse page est moins usité que son synonyme verso.
FAUX-NERFS Petites bandes de peau et de carton transversales, saillantes sur le dos d'un livre relié.
FAUX-TITRE C’est l’abrégé du titre imprimé sur le feuillet précédant le titre.
FENDU Se dit généralement des mors lorsque le dos est disjoint des plats.
FERS En reliure, Instruments pour réaliser des impressions dorées ou à froid sur une reliure. Malgré leurs noms, ils sont généralement gravés ou fondus en cuivre.
FEUILLE Une feuille de papier comporte deux pages, l'une recto et un verso.
FEUILLET Partie d'une feuille de papier pliée une ou plusieurs fois sur elle-même.
FIGURE Illustration dans le texte.
FILETS En reliure, lames de cuivre de différentes largeurs et longueurs utilisées pour la décoration des plats et des dos. Ils peuvent être dorés ou non, simples, doubles ou triples. Les mêmes filets peuvent être réalisés à la roulette.
FILIGRANE Le filigrane ou marque d’eau est l’empreinte laissée dans la feuille de papier lors de sa fabrication et visible par transparence. Il est la marque du fabricant.
FLEURON Ornement (forme de fleur) en typographie, reliure ; fer servant à produire cet ornement, motif doré ou non imprimé sur une reliure.
FOLIOTAGE Consiste en la numérotation des feuillets au recto. Elle coexiste jusque vers 1550 avec la pagination, apparue au XVIe siècle. On parle donc de folio au lieu de page, celui-ci correspondant à deux pages.
FORMAT A L’ITALIENNE Format oblong.
FORMAT Dimensions d'un livre, à l’origine d’après le pliage des feuilles utilisées pour les fabriquer. Les formats peut aussi être exprimé en centimètres plutôt qu'au moyen des termes bibliophiliques dont voici la correspondance approximative en centimètres:
– In plano : feuille à plat dans son entier, non-pliée.
– In folio : feuille pliée 1 fois (4 pages) in folio (in-f°): 30 à 40 cm
– In quarto : in-4° feuille pliée 2 fois (8 pages) in quarto (in-4°): 25 à 30 cm
– In octavo : in-8° feuille pliée 4 fois (16 pages) in-octavo (in-8°): 20 à 25 cm
– In douze : in-12° feuille pliée 6 fois (24 pages) duodecimo (in-12°): 16 à 20 cm
– In seize : in-16° feuille pliée 8 fois (32 pages) sextodecimo (in-16°): 10 à 16 cm
Ces termes font références au nombre de plis dans la feuille imprimée mais comme le format de la feuille d'origine est variable, la dimension obtenue au pliage l'est aussi, ce qui complique.
Formats du papier et leur nom
44 x 56 cm Coquille
45 x 56 cm Carré
56 x 65 cm Raisin
56 x 76 cm Jésus
60 x 80 cm Colombier
56 x 90 cm Double carré
64 x 100 cm Double raisin
76 x 112 cm Double Jésus
80 X 120 cm Double colombier
88 X 112 cm Quadruple coquille
90 X 112 cm Quadruple carré
100 X 130 cm Quadruple raisin
Ces appellations proviennent des motifs qui étaient autrefois filigranés dans le papier, suivant le format.
De nos jours, ceux-ci préfèrent indiquer les dimensions d'un volume en centimètres ou à la norme DIN
DIN A5 14,85 x 21 cm
DIN A4 21 x 29,7 cm
DIN A3 29,7 x 42 cm
DIN A2 42 x 59,4 cm
DIN A1 59,4 x 84 cm
DIN A0 84 x 118,8 cm
DIN A00 118,8 x 168 cm
FORME Châssis où l’on sert la composition. Châssis de bois dont le fond est formé d’une toile métallique et destiné à recevoir la pâte à papier.
FOULAGE Marque en relief produite au verso de la feuille de papier par la pression de la presse.
FRAPPER Marquer d'une empreinte au fer à dorer.
FRONTISPICE Composition gravée ou imprimée placée, en général, en regard du titre
FROTTÉ. Se dit généralement du dos ou des plats lorsque ceux-ci sont usés par des frottements répétés.
G
GAILLARDE Ancien nom du caractère corps 8
GARDES (Pages de) Feuillets de papier, généralement blanc, parfois décoré, placés ou collés en tête et en fin d’un volume pour assurer la liaison entre la couverture (ou la reliure) et le corps de l’ouvrage. Dans des exemplaires luxueux, le relieur peut également utiliser des matériaux précieux (peau, étoffes, etc.) pour les gardes.
GAUFRAGE L'image produite par gaufrage se voit en relief et en estampage elle est en creux.
GAUFRÉ Papier présentant un certain relief grâce à une mise en forme spéciale.
GAZETTE Titre générique pour désigner un journal. L'origine du nom provient du mot italien gazetta ou gazza, monnaie ayant cours à Venise au XVIe siècle, où précisément paraissaient des petites feuilles d'avis vendus dix centimes vénitiens.
GORGE Dans le bradel, une gorge sépare, à l'extérieur, le dos des plats. Les cartons ne sont pas poussés jusqu'au fond des mors, mais une chasse en retrait, ce qui détermine un sillon: caractéristique dans lequel est descendu le cuir ou la toile.
GOTHIQUE Caractère d'écriture courant en Allemagne.
GOUTTIÈRE Tranche d'un livre opposée au dos et généralement concave.
GRANDS PAPIERS Expression réservée aux exemplaires de luxe imprimés à l’origine, avec de plus grands formats, d’où l’appellation «grands papiers». Avec aussi des tirages restreints et numérotés, imprimés sur des matières nobles (peau de vélin et papier de Hollande pour les livres anciens, papier de Chine, du Japon et aussi papier de Hollande plus tard). Ces «grands papiers» sont aussi appelés «exemplaires de tête» ou «tirages de tête».
GRAVURE Souvent utilisé dans le même sens qu'estampe, on tend de plus en plus à ne l'employer que pour les estampes gravées en creux ou en relief.
GRAVURE ORIGINALE L’élément imprimant (cuivre, acier, zinc, pierre, bois) doit avoir été dessiné et gravé de la main même de l’artiste. Le nombre des épreuves est d’ordinaire indiqué. Lorsqu’elles sont intégrées à un livre, «la justification» du tirage se trouve à la fin de l’ouvrage.
GRAVURE TEXTE Estampe tirée à part du texte et non comprise dans la pagination.
GRECQUER Consiste à pratiquer sur le fond des cahiers assemblés, mais non cousus, des entailles transversales, dans lesquelles seront logés les fils et ficelles de couture.
GRIMOIRE Livre manuscrit des mages et des sorciers ; c'est là que se trouvent rassemblées toutes les formules de magie ou de sorcellerie. Les grimoires se transmettent de père en fils, dans les familles de mages et de sorciers, et ne se montrent jamais.
GUILLEMET Signe placé avant et après une citation « ».
H
HELIOGRAVURE Désigne les procédés d'obtention par voie photométrique de formes d'impression gravées en creux, ainsi que les procédés d'impression utilisant ces formes. Employée à partir de 1875.
HEURES (Livre d') C'est le bréviaire à l'usage des laïcs. Recueil de prières et d'offices, le plus souvent calligraphié et orné de miniatures et d'enluminures. (Le livre d'Heures le plus célèvre, "Les très riches Heures du Duc de Berry", oeuvre des frères Limbourg, est l'un des plus beaux manuscrit enluminé du XVe siècle.). Les livres d'Heures ont été exécutés en grand nombre au moyen-âge.
HOLLANDE Papier de luxe fort et vergé d’excellente qualité et fabriqué à l’origine en Hollande..
HOMMAGE Don respectueux, offrande d’un exemplaire d’une publication donné à une personne par un auteur, par un éditeur, soit par reconnaissance ou déférence, soit pour faire connaître la publication dans un but de propagande.
HOMÉLIAIRE Livre religieux chrétien qui recueille des sermons ou homélies.
HORS-COMMERCE Publications non mises dans le commerce ou que l'on ne retrouve pas dans un réseau de librairies. C'est le cas de publications dont le tirage est limité et réservé aux membres d'un groupe et à leurs amis : édition intime, édition en souscription ou club, édition corporative offerte aux clients, édition clandestine ou pirate. C'est le cas également d'une partie d'un tirage souvent numéroté ou limité, réservée aux souscripteurs ou aux collaborateurs. Dans ce cas, le justificatif annonce le nombre d'exemplaires ainsi réservés. On entend également comme hors-commerce les exemplaires de dépôt légal et ceux de pré-publication ou de service de presse distribués pour la promotion et la critique. Albert Cim, en 1923, inclus le terme tiré à part dans le sens de hors-commerce ; ce terme est maintenant réservé à un extrait d’un ouvrage ou d’un périodique, publié séparément sous forme de brochure.
HORS-TEXTE Toute page qui, ne faisant pas partie du corps d'un livre, est ajoutée à des fins d'illustration ou pour la documentation d'un ouvrage.. Les hors-texte ne sont généralement pas foliotés. Gravures, eaux-fortes, cartes, plans, fac-similés complètent l'ouvrage. Par opposition à hors-texte, l'expression in-texte veut dire les images ou illustrations sont incorporées dans le texte. On sait qu'une des difficultés majeure en imprimerie a été d'insérer des illustrations dans le texte. C'est bien pour cette raison qu'il ne pouvait y avoir que des frontispices en face de la page de titre, des vignettes représentant des scènes symboliques illustrant la page de titre, en bandeau en guise de frise à la tête de chapitre et en cul-de-lampe pour clôturer celui-ci. C'est l'anglais Thomas Bewick, graveur sur bois, qui apporta cet énorme progrès au début du XIXe siècle... et vraisemblablement le premier dictionnaire qui en profita fut le Dictionnaire Universel de La Châtre en 1850 avec ses 813 illustrations in-texte.
HYMNIAIRE Livre religieux chrétien qui rassemble des hymnes qui font aujourd’hui partie du bréviaire;
I
ICONOGRAPHIE Ensemble des images (gravures, fac-similés, etc.) qui illustrent un livre, in-texte ou hors-texte.
ILLUSTRATION Les premiers livres imprimés, les livres tabellaires, comprenaient souvent des illustrations gravées en même temps que le texte sur la planche de bois. Ces images passèrent tout naturellement dans les livres imprimés à l’aide de caractères mobiles.Dès 1461, l'allemand Albert Pfister, de Bamberg, publiait un recueil de fables illustrées, "Edelstein", d'Ulrich Boner. L’idée moderne du livre illustré naît en France à la fin du XIXe siècle alors que des éditeurs comme Ambroise Vollard, Édouard Pelletan, et quelques autres réalisent les premiers « livres de peintres », auxquels collaborent, entre autres, des artistes comme Manet, Toulouse-Lautrec, Bonnard, Picasso et Rouault.
ILLUSTRATION À PLEINE PAGE Illustration qui, tirée à part du texte ou en même temps que celui-ci, est comprise dans la pagination
ILLUSTRATEUR est un dessinateur qui réalise des images en rapport avec le texte.
IMPRESSION À PETIT NOMBRE Jusqu'à l'année 1472 le nombre des exemplaires de chaque édition des premiers imprimeurs devait être de 275 ; après cette date et pendant longtemps, les tirages n'atteignaient que 500 exemplaires et rarement dépassaient ce nombre.
IMPRESSION GOTHIQUE Ouvrage des XVe et XVIe siècles imprimé en caractères typographiques gothiques.
IMPRIMATUR Signifie littéralement "Qu'il soit imprimé". Autorisation d'imprimer un ouvrage, notamment de philosophie, de théologie, de spiritualité, de morale ou d'histoire religieuse, accordée par l'autorité ecclésiastique, l'évêque d'un diocèse par exemple. Cette mention est généralement indiquée au verso du titre ou du faux-titre. Anciennement, les universités accordaient des imprimatur pour les publications de leurs professeurs. Les membres du clergé et des différents ordres religieux devaient nécessairement obtenir cette autorisation avant de publier. Cette règle est moins stricte de nos jours.
IMPRIMEUR est la personne qui fabrique matériellement le livre. Une fois imprimées les pages du livre doivent être assemblées. Elles sont collées ou cousues. La couverture du livre peut être rigide, on dit alors que le livre est relié. Si la couverture est souple, on parle d’un livre broché.
IMPRIMI POTEST Littéralement : peut être imprimé. Permission d'imprimer un ouvrage écrit notamment par un membre du clergé et d'un ordre religieux, accordé par un supérieur religieux. Cette mention se trouve généralement placée au verso du titre ou du faux-titre.
INCUNABLE Ouvrage datant des débuts de l’imprimerie. Du latin incunabulum, qui signifie "berceau, commencement". Ce terme désigne tout ouvrage datant de l'origine de l'imprimerie (1454) jusqu'à l'année 1500 comprise (plus précisément le mois de mars 1501, car l'année calendaire commençait à Pâques). On précise parfois qu'il s'agit d'incunables xylographiques ou d'incunables typographiques, afin de distinguer les livres tabellaires de ceux imprimés à l'aide de caractères mobiles.
Au Québec, on appelle " incunable canadien " les livres imprimés au Canada avant 1821.
Imprimerie de Nuremberg au XVII° siècle
INDEX Liste de mots-clés figurant normalement à la fin d'un volume. La nature des renseignements indiqués est variée : index des noms, des sujets, des matières, etc.
Censure ecclésiastique interdisant la lecture de certains livres. Institué par le pape Paul IV en 1559. Il signifie aussi pour les catholiques une liste de livres prohibés ou sujets à caution. L'index librorum prohibitorum fut régulièrement publié de 1564 à 1948, et supprimé par le Concile Vatican II en 1966.
INITIALE Lettre ornementale de grande dimension placée au début d'un texte. Initiales enlacées, entrelacées, ou décorées formant un monogramme que l'on appelle également chiffre. (Voir lettrine).
INTAGLIO Terme générique englobant tous les procédés de gravure en creux exécutés sur une plaque de métal, la gravure de la plaque se faisant soit directement avec divers outils (taille-douce), soit par l'action chimique d'un acide (eau-forte). La plaque est ensuite encrée, puis essuyée afin que seuls les creux soient remplis d'encre. Une feuille de papier mouillée est placée sur la plaque et le tout est passé sous une presse. La forme de la plaque de métal laisse alors sur le papier une empreinte qu'on appelle cuvette.
INSOLÉ Se dit généralement du dos ou des plats d'une reliure qui ont été décolorés par l'action de la lumière du soleil.
IN-TEXTE Illustration imprimée avec le texte. Voir également Hors-texte, Planche.
INTERFOLIÉ Se dit d'un ouvrage dans lequel on a intercalé des feuillets blancs entre les feuillets imprimés, afin d'y noter des additions, des corrections, etc.
INTRODUCTION Partie préliminaire émanant de l'auteur. Elle se place après la préface due à un commentateur..
ITALIENNE (Format à l') Se dit d'un format dont la plus grande dimension se présente en largeur. Se dit aussi; oblong.
ITALIQUE Caractère penché, créé et employé pour la première fois dans une édition d'Alde Manuce en 150.
J
JAPON Papier fabriqué avec l’écorce du mûrier ou d’autres végétaux japonais. Il est très apprécié. Il existe en trois qualités (japon ancien, japon impérial et japon nacré) qui offrent des tonalités différentes. Assez cher, on le réserve pour les exemplaires de luxe
JAQUETTE Couverture supplémentaire souple amovible d'un livre comprenant deux rabats repliés sur les contre plats de la couverture.. Chemise de protection imprimée d'un livre.
JANSÉNISTE Reliure en pleine peau de belle qualité, sans aucun ornement extérieur.
JASPER (Reliure) Décoration de la tête et des tranches par de petites taches colorées pour les rendre moins salissantes. La jaspure se fait au moyen d'une brosse que l'on frotte sur un grillage, en le tenant au-dessus des tranches des volumes.
JAUNISSEMENT Assombrissement du papier généralement du à l'exposition à la lumière. Trés fréquent dans les papiers des années 1920-30, Il n'est observé que dans les papiers de mauvaise qualité ou très anciens.
JUSTIFICATION Largeur de l'alignement gauche et droite, de l’impression typographique.
JUSTIFICATION DU TIRAGE Elle apparaît au XVIIIe siècle. Placée au début ou à la fin d’un volume, c’est l’indication donnée par l’éditeur du tirage d’une édition, spécifiant les différents types d’exemplaires publiés et de papiers utilisés.
K
KAOLIN Argile blanche très pure employée aussi en papeterie comme charge où pour le surfaçage des papiers couchés.
L
LECTIONNAIRE Livre religieux chrétien regroupant des textes latins lus ou chantés dans le chœur.
LÉGENDE Texte placé sous une gravure pour l'expliquer.
LETTRE (Avant la) Epreuve d'une gravure ou d'une estampe tirée avant qu'on ait placé au bas l'inscription qui en indique le
sujet et par conséquent avant que la planche ne soit usée par le tirage.
LETTRINE Dans la tradition médiévale, première lettre d’un paragraphe, de grande taille et très ornée, qui marque le début du texte.
LEXIQUE C’est une liste alphabétique de mots avec leur définition. Il fonctionne comme un dictionnaire. Il est placé à la fin du livre. On parle aussi de GLOSSAIRE.
LIBELLÉ Écrit bref et satyrique
LIBRAIRE Anciennement on nommait libraire l'artisan et marchand qui imprimait et vendait des livres. Aujourd'hui on qualifie ce dernier de commerçant dont la profession est de vendre des livres au public.
LISIBILITÉ La lisibilité appartient à la 1ère place des qualités d’un texte, quelle que soit l’originalité de la composition. «ON NE LIT PAS CE QUI FATIGUE».
LITHOGRAPHIE Procédé d'impression réalisé au moyen d'une pierre traitée de façon à ce que l'encre reste sur le dessin à imprimer, effectué sur la pierre avec un crayon gras, mais que cette encre soit rejetée par les parties blanches mouillées, selon le principe que les corps gras repoussent l’eau. C'est un procédé d'impression à plat, et non de gravure (utilisé à partir de 1796).
Mise au point au début du XIXe siècle. L’élément imprimant est une pierre calcaire sur laquelle l’artiste dessine au crayon gras. La pierre et le papier passent ensuite sous la presse. Voir aussi «estampe».
LIVRE Subdivision d'un ouvrage contenant généralement plus d'un chapitre. Le découpage en livres est très souvent un choix de l'auteur qui souhaite scinder son œuvre en parties distinctes. Chaque partie formant un tout. Voir aussi tome et volume.
Différents types de livres :
Livres apocryphes : ce sont ceux qui sont exclus du rang des canoniques, ou faussement attribués à certains auteurs.
Livres authentiques : l’on appelle ainsi ceux qui sont véritablement des auteurs auxquels on les attribue, ou qui sont décisifs et d’autorité ; tels sont parmi les livres de Droit, le Code, le Digeste.
Livres auxiliaires : sont ceux qui quoique moins essentiels en eux-mêmes, servent à en composer ou à en expliquer d’autres, comme dans l’étude des lois, les livres des instituts, les formules, les maximes, etc.
Livres élémentaires : on appelle ainsi ceux qui contiennent les premiers et les plus simples principes des sciences ; tels sont les rudiments, les méthodes, les grammaires, etc., par où on les distingue des livres d’un ordre supérieur, qui tendent à aider ou à éclairer ceux qui ont des sciences une teinture plus forte.
Livres de bibliothèque : on nomme ainsi des livres qu’on ne lit point de suite, mais qu’on consulte au besoin, comme les dictionnaires, les commentaires, etc.
Livres exotériques : nom que les savants donnent à quelques ouvrages destinés à l’usage des lecteurs ordinaires ou du peuple.
Livres acromatiques : ce sont ceux qui traitent de matières sublimes ou cachées, qui sont seulement à la portée des savants ou de ceux qui veulent approfondir les sciences.
Livres défendus : on appelle ainsi ceux qui sont prohibés et condamnés par les évêques, comme contenant des hérésies ou des maximes contraires aux bonnes mœurs.
Livres publics, libri publici : ce sont les Actes des temps passés et des transactions gardées par autorité publique.
Livres d’église : ce sont ceux dont on se sert dans les offices publics de la religion, comme sont le pontifical, l’antiphonier, le graduel, le lectionnaire, le psautier, le livre d’évangile, le missel, l’ordinal, le rituel, le processional, le cérémonial, le bréviaire ; et dans l’église grecque, le monologue, l’euchologue, le tropologue, etc. Il y a aussi un livre de paix qu’on porte à baiser au clergé pendant la messe : c’est ordinairement le livre des Évangiles.
Livres de plein-chant : ce sont ceux qui contiennent les psaumes, les antiennes, les répons et autres prières que l’on chante et qui sont notées.
Livres de liturgie : ce sont ceux qui contiennent, non toutes les liturgies de l’église grecque, mais seulement les quatre qui sont présentement en usage, savoir les liturgies de S. Basile, de S. Chrysostome, celle des Présanctifiés, Προαγιαζόμενοι, et celle de saint Jacques, qui n’a lieu que dans l’église de Jérusalem, et seulement une fois l’année.
Livres pontificaux, libri pontificales, ἱερατικὰ Βιβλία : c’étaient parmi les Romains les livres de Numa qui étaient gardés par le grand-prêtre, et dans lesquels étaient décrites les cérémonies des fêtes, des sacrifices, les prières, et tout ce qui avait rapport à la religion. On les appelait aussi indigitamenta, parce qu’ils servaient, pour ainsi dire, à désigner les dieux dont ils contenaient les noms, aussi bien que les formules et les invocations usitées en diverses occasions.
Livres rituels, libri rituales : c’étaient ceux qui enseignaient la manière de bâtir et de consacrer les villes, les temples, et les autels, les cérémonies des consécrations des murs, des portes principales, des familles, des tribus, des camps.
Livres des augures, libri augurales, appelés par Cicéron reconditi : c’étaient ceux qui contenaient la science de prévoir l’avenir par le vol et le chant des oiseaux.
Livres des aruspices, libri haruspicini : c’étaient ceux qui contenaient les mystères et la science de deviner par l’inspection des entrailles des victimes.
Livres achérontiques : c’étaient ceux dans lesquels étaient contenues les cérémonies de l’Achéron ; on les nommait aussi libri etrusci, parce qu’on en faisait auteur Tages l’Étrurien, quoique d’autres les attribuassent à Jupiter même. Quelques-uns croient que ces livres étaient les mêmes que ceux qu’on nommait libri fatales, et d’autres les confondent avec ceux des haruspices.
Livres fulminants, libri fulgurantes : c’étaient ceux qui traitaient du tonnerre, des éclairs, et de l’interprétation qu’on devait donner à ces météores. Tels étaient ceux qu’on attribuait à Bigoïs, nymphe d’Étrurie, et qui étaient conservés dans le temple d’Apollon.
Livres fatals, libri fatales, qu’on pourrait appeler autrement Livres des destins. C’étaient ceux dans lesquels on supposait que l’âge ou le terme de la vie des hommes était écrit selon la discipline des Étruriens. Les Romains consultaient ces livres dans les calamités publiques, et on y recherchait la manière d’expiation propre à apaiser les dieux.
Livres noirs : ce sont ceux qui traitent de la magie. On donne aussi ce nom à plusieurs autres livres, soit par rapport à la couleur dont ils sont couverts, soit par rapport aux choses funestes qu’ils contiennent. On en appelle aussi d’autres livres rouges, ou papiers rouges, c’est-à-dire livres de jugement et de condamnation.
Bons livres : ce sont communément les livres de dévotion et de piété, comme les soliloques, les méditations, les prières.
Un bon livre, selon le langage des Libraires, est un livre qui se vend bien ; selon les curieux, c’est un livre rare; et selon un homme de bon sens, c’est un livre instructif. Une des cinq principales choses que Rabbi Akiba recommanda à son fils fut, s’il étudiait en Droit, de l’apprendre dans un bon livre, de peur qu’il ne fût obligé d’oublier ce qu’il aurait appris.
Livres spirituels : on appelle ainsi ceux qui traitent plus particulièrement de la vie spirituelle, pieuse, et chrétienne, et de ses exercices, comme l’oraison mentale, la contemplation, etc. Tels sont les livres de S. Jean Climaque, de S. François de Sales, de sainte Thérèse, de Thomas Akempis, de Grenade, etc.
Livres profanes : ce sont ceux qui traitent de toute autre matière que de la Religion.
Par rapport à leurs auteurs, on peut distinguer les livres en anonymes, c’est-à-dire, qui sont sans nom d’auteur ; en cryptonimes, dont le nom des auteurs est caché sous un anagramme ; en pseudonymes, qui portent faussement le nom d’un auteur ; en posthumes, qui sont publiés après la mort de l’auteur ; vrais, c’est-à-dire, qui sont réellement écrits par ceux qui s’en disent auteurs, et qui demeurent dans le même état où ils les ont publiés ; faux ou supposés, c’est-à-dire, ceux que l’on croit composés par d’autres que par leurs auteurs ; falsifiés, ceux qui depuis qu’ils ont été faits sont corrompus par des additions ou des insertions fausses.
Par rapport à leurs qualités, les livres peuvent être distingués :
Livres clairs et détaillés, qui sont ceux du genre dogmatique, où les auteurs définissent exactement tous leurs termes, et emploient ces définitions dans tout le cours de leurs ouvrages.
Livres obscurs, c’est-à-dire, dont tous les mots sont trop génériques, et qui ne sont point définis ; en sorte qu’ils ne portent aucune idée claire & précise dans l’esprit du lecteur.
Livres prolixes, qui contiennent des choses étrangères et inutiles au dessein que l’auteur paraît s’être proposé, comme si dans un traité d’arpentage un auteur donnait tout Euclide.
Livres utiles, qui traitent des choses nécessaires, ou aux connaissances humaines, ou à la conduite des mœurs.
Livres complets, qui contiennent tout ce qui regarde le sujet traité. Relativement complets, c’est-à-dire, qui renferment tout ce qui était connu sur le sujet traité pendant un certain temps ; ou si un livre est écrit dans une vue particulière, on peut dire de lui qu’il est complet, s’il contient justement ce qui est nécessaire pour atteindre à son but. Au contraire, on appelle incomplets, les livres qui manquent de cet arrangement.
On peut encore donner une division des livres, d’après la matière dont ils sont composés, et les distinguer :
Livres en papier qui sont écrits sur du papier fait de toile ou de coton, ou sur le papyrus des Égyptiens ; mais il en reste peu d’écrits de cette dernière manière.
Livres en parchemin, libri in membranae, ou membranoe, qui sont écrits sur des peaux d’animaux, et principalement de moutons.
Livres en toile, libri lintei, qui chez les Romains étaient écrits sur des blocs ou des tables couvertes d’une toile. Tels étaient les livres des Sibylles, et plusieurs lois, les lettres des princes, les traités, les annales.
Livres en cuir, libri in corio, dont fait mention Ulpien. Guilandus prétend que ce sont les mêmes que ceux qui étaient écrits sur de l’écorce, différente de celle dont on se servait ordinairement, et qui était de tilleul. Scaliger pense plus probablement que ces livres étaient composés de feuilles faites d’une certaine peau, ou de certaines parties des peaux de bêtes, différentes de celles dont on se servait ordinairement, et qui étaient les peaux ou les parties de la peau du dos des moutons.
Livres en bois, tablettes, libri in schedis : ces livres étaient écrits sur des planches de bois ou des tablettes polies avec le rabot, et ils étaient en usage chez les Romains.
Livres en cire, libri in ceris, dont parle Pline : les auteurs ne sont pas d’accord sur la manière dont étaient faits ces livres. Barbaro croit que ces mots in ceris sont corrompus, et qu’il faut lire in schedis, et il se fonde sur l’autorité d’un ancien manuscrit. D’autres rejettent cette correction, et se fondent sur ce qu’on sait que les Romains couvraient quelquefois leurs planches ou schedoe, d’une légère couche de cire, afin de faire plus aisément des ratures ou des corrections, avantage que n’avaient point les livres in schedis, et conséquemment ceux-ci étaient moins propres aux ouvrages qui demandaient de l’élégance et du soin, que les livres en cire, qui sont aussi appelés libri ceroe, ou cerei.
Par rapport à leur manufacture, on distingue les livres en manuscrits qui sont écrits de la main de l'auteur, on les appelle autographes ou en imprimés qui sont travaillés sous une presse d'imprimeur & avec des caractères d'imprimerie.
Livres en blanc, qui ne sont ni liés ni cousus.
Livres perdus, qui sont ceux qui ont péri par l'injure du temps ou par malice.
Livres promis, ceux que des auteurs ont fait attendre & n'ont jamais donné au public.
Livres imaginaires, ceux qui n'ont jamais existé & et que d'autres ont supposé existant.
(Source Encyclopédie de Diderot et D’Alembert 1778 et Encyclopédie de De Felice 1773)
LIVRE DE PEINTRE Il unit auteurs et artistes peintres, et par ce terme on désigne généralement les livres illustrés de gravures originales par de grands artistes, tels que Delacroix, Manet, Toulouse-Lautrec, Bonnard, Ernst, Dali, Picasso, Derain... Ils sont le plus souvent à tirage restreint et sur papier de luxe.
LIVRE D'ARTISTE Ouvrage à priori entièrement conçu et réalisé par le peintre.
LIVRE DE RAISON Expression désignant anciennement un journal intime avec des occurences à caractère religieux.
LIVRES imprimés en français. En 1543, François 1er nomma un troisième imprimeur royal, Denis Janot, pour imprimer en langue française, car il ne voulait pas que le latin continuât de prévaloir dans les livres.
M
MANCHETTE Dessin d’une main ou d’un bras signalant un passage important ou le sommaire abrégé. Note écrite sur la marge d'un livre.
MANUSCRIT Document écrit à la main, dactylographié ou réalisé avec une imprimante. Désigne aussi tout livre antérieur à l’invention de l’imprimerie. Originellement, le terme manuscrit ne désignait que l'ouvrage écrit à la main. De nos jours on a parfois recourt au mot tapuscrit pour désigner un manuscrit dactylographié.
MAQUETTE ou croquis est un tracé, un projet destiné à guider la suite.
MARBRER Consiste à jeter sur un bain préparé, différentes couleurs que l'on peut mêler pour former des dessins ; et que l'on reportera sur une feuille de papier, sur les tranches d'un livre, ou même, anciennement, sur une peau de cuir pour la reliure.
MARBRE Plaque de fonte où l'on impose les formes.
MARBRÉ Désigne un papier sur lequel un motif a été appliqué. Les papiers ainsi décorés sont utilisés en reliure pour les gardes de couleur ou les plats de couverture mais aussi pour décorer toute sorte de cartonnage. Les tranches des livres anciens sont fréquemment marbrées plutôt que jaspées.
MARGE Espace libre de texte en tête, au pied ou sur les côtés d'une page. On dit dans ces quatre cas : marge de tête, marge de pied, marge intérieure et marge extérieure.
MAROQUIN Cuir noble et épais que l'on réservait aux livres de grande valeur et qui se reconnaît par un grain fort marqué. Il est souvent teint en rouge ou en vert. Il provenait à l'origine des chèvres du Maroc et du Cap et fut utilisé à partir du 17e siècle.
MASSICOTAGE Opération consistant à passé les tranches d'un volume au massicot pour les lisser. Le résultat obtenu est équivalent à un rognage. Il ne faut pas massicoter un papier fragilisé ou bouffant. L'inventeur s'appelait Massiquot.
MINIATURE A l'origine, lettre ornée colorée en rouge au minium (oxyde de plomb - Le "minium" est à l'origine du nom miniature). Par la suite, tout ornement écrit ou peint avec une encre de couleur. Se dit aussi des peintures fines, représentant de petits sujets, exécutées sur certains manuscrits anciens.
MISSEL Livre religieux chrétien recueillant pour tous les jours, les prières de la messe. C'est l'ouvrage dont le prêtre se sert à l'Autel.
MINUSCULE Livre de très petit format, ne dépassant pas 70 millimêtres de hauteur.
MONOGRAMME Composition graphique formée de la réunion de plusieurs lettres d'un nom, entrelacées en un seul caractère.
MORS charnière entre le dos et le plat de couverture.
MOUCHETÉE Tranche tachetée de petits points
MOUILLURES Taches d'une teinte jaunâtre, plus foncées sur les bords, causées sur le papier par une empreinte humide.
N
NERF (ou Nervures) Saillies qui se remarquent au dos des livres et qui sont produites par les nerfs. Les nerfs sont les ficelles sur lesquelles on fait passer la couture et qui relient les cahiers ensemble. A l'origine, ces nerfs étaient de véritables boyaux roulés. Puis on utilisa des ficelles de chanvre ou de fouet. Aujourd'hui, les nerfs que l'on voit au dos des livres sont en fait de faux-nerfs. Les cahiers du livre étant grecqués, la ficelle autour de laquelle on tourne le fil de lin lors de la couture ne fait plus saillie au dos. Les nerfs que l'on retrouve sont moulés sur des bandes de cuir ou de carton.
NIHIL OBSTAT Signifie littéralement : " rien ne s'oppose ". Évaluation morale ou dogmatique d'un ouvrage dont l'auteur est généralement un membre du clergé ou d'un ordre religieux.
NUMEROTÉ Exemplaire de luxe imprimé sur papier de qualité et tiré en début d'impression, alors que les caractères ne sont pas usés.
O
OFFSET Système d'impresssion par report.
ONGLET Bande de papier ou de toile cousue en même temps que les feuillets d'un livre et destinée à recevoir par encollement une carte ou une gravure
OPISTOGRAPHE Document écrit ou imprimé des deux côtés.
OKYGRAPHIE Nouveau système d'écriture rapide. Leurs caractères sont positionnés sur quatre lignes semblables à celles de la musique. Méthode qui n'a jamais atteint la célérité de la syénographie, sa rivale.
ORIGINALE Une édition est dite originale quand le texte d'un ouvrage est publié pour la première fois sous la forme d'un volume ou d'une brochure avec la permission de l'auteur. D'autres caractéristiques sont souvent ajoutées à la définition de l'originale : première édition en librairie, ou édition posthume avec le consentement des ayants droit, ou encore édition avec une page titre et une numérotation suivie, etc. Première édition et édition originale sont souvent entendues comme des synonymes. Gravure originale : Gravure conçue et exécutée par un seul et même artiste (par opposition à la gravure de reproduction, où le graveur puise dans l'œuvre d'un autre artiste).
ORTHOGRAPHE
P
PAGE L'un des côtés d'une feuille de papier.
PAGE DE GARDE elle se trouve entre la deuxième de couverture et la page de titre. Il n’y en a pas toujours.
PAGE DE TITRE elle est située au début du livre. On y trouve le titre complet, le nom de l’auteur, celui de l’éditeur, et la date de l'édition
PAGINATION Suite des numéros de pages d'un livre.
PALÉOGRAPHIE Les ouvrages qui ont rapport à l'écriture des anciens.
PANTONE Système universel de classification des couleurs.
PAPIER CUVE (ou papier à la cuve) Papier multicolore avec des motif irréguliers obtenus par trempage de ce dernier dans un bain d'acide. Utilisé exclusivement en par les relieurs pour orner les plats des reliures demi-maroquin, chagrin ou basane ainsi que le deuxième et troisième plat et les gardes. Le papier se diversifie notamment au XIXe siècle par un grand choix de teintes et de motifs).
PAPIER (Grand) Exemplaire tiré sur papier de luxe et dont les marges sont plus grandes.
PAPIER CHIFFON Chacun sait que ce papier se fait avec des haillons ou chiffons, principalement ceux de lin et de chanvre, constituaient autrefois la principale matière première du papier. L'utilisation de plus en plus grande de la pâte de bois à partir du milieu du XIXe siècle, amena les éditeurs à réserver le papier fait à partir de chiffons aux éditions plus luxueuses. Les papier à base de chiffons (que l'on appelle aussi pur fil) sont appréciés pour leur beauté et leur bonne tenue dans le temps.
PAPIER DE CHINE Ce papier est très beau, plus beau et plus uni que celui d'Europe
PAPIER de garde Papier de couleur, marbré, garnissant les plats intérieurs, le recto de la première page et le verso de la dernière page d'un livre.
PAPIER DU JAPON Il se fait avec l'écorce de l'arbre à papier que les japonais appellent kaadsi, c"est un papier très fort.
PAPIER parchemin Papier sulfurisé ayant l'aspect du parchemin.
PAPYRUS Roseau utilisé, après préparation, comme support d’écriture dans l’Antiquité et au Moyen Âge.
PARAFE ou PARAPHE Signature abrégée.
PARCHEMIN Peau de veau mort-né, de chèvre ou de mouton préparée avec de la chaux qui lui donne sa couleur blanchâtre, translucide, parfois légèrement marbré pour recevoir l'écriture. Au Moyen-Âge, le parchemin était utilisé pour calligraphier les manuscrits. Plus tard, on l'a utilisé pour relier les livres. Cette peau très résistante était souvent employée pour recouvrir les livres juridiques, techniques ou religieux à partir du 16e siècle.
PARENÉTIQUE Ouvrages appartenant à la théologie ou qui contient des exhortations à la prière.
PASIGRAPHIE Sorte d'écriture considérée comme universelle.
PATINE Dépôt qui se forme sur certains objets anciens, dont les livres ; désigne la teinte, la couleur qu'ils prennent avec le temps.
PEAU DE TRUIE En reliure, peau de cochon, utilisée principalement au XVIe siècle, souvent estampée à froid.
PERCALINE Toile fine utilisée en reliure dès l’époque romantique.
PHYLACTÈRES Parchemin juif ou bulle dans les BD pour représenter les paroles ou sons.
PHOTOGRAVURE Procédé de reproduction pour tirage typographique. Dérivé de la technique en relief de la gravure sur bois.
PHOTOTYPIE Procédé de reproduction par contact direct avec la gélatine. Dérivé du tirage photographique
PIÈCE DE TITRE ou DE TOMAISON Petit morceau de peau collé au dos d'une reliure sur lequel sont inscrits le nom de l'auteur et le titre ou indication de tome. Elle est souvent d'une peau et d'une couleur différentes de celles de la reliure.
PILON (Mettre un livre au) Action de détruire l'édition ou les exemplaires invendus.
PIQUÉ (Exemplaire) Qui présente des taches sombres, de moisissures ou de rousseurs.
PIQURE Trou pratiqué par un ver, vermoulure.
PIRATE (Édition) Édition réalisée sans 1'autorisation de 1'auteur ou des titulaires du droit d'auteur. On parle aussi d'édition clandestine et de contrefaçon.
PLANCHE Estampe tirée à l'aide d'une planche gravée , servant à illustrer un livre ; par extension : toute illustration hors-texte placée dans un livre.
PLAQUETTE Ouvrage comportant moins de 100 pages. On lui préfère le terme de brochure, réservant la dénomination de plaquette à des imprimés d'une quarantaine de pages.
PLATS de couverture : nom donné aux couvertures de devant et de derrière, d'une reliure de part et d'autre du dos. Le premier plat est celui visible lorsque le livre est posé à plat à l'endroit, pour le lire appelé Première de couverture. Le quatrième plat est celui visible lorsque le livre est posé à plat à l'envers aussi dit Quatrième de couverture. Les deuxième et troisième plats ou de couvertures sont les versos, les côtés intérieurs de la reliure. Sur la couverture, on trouve différents éléments permettant d’identifier le livre.
PLEINE Reliure dont la couverture entière, dos et plats, est faite de la même matiere.
POCHOIR Procédé manuel de mise en couleurs. Le coloriage se fait à travers une fenêtre en carton, zinc, cuivre ou aluminium, découpée selon les contours de la couleur choisie. Les couleurs sont passées au pinceau ou à l’aide d’une brosse, les unes après les autres ou par superposition.
POINT TYPOGRAPHIQUE La soixante-douzième partie du pouce. 2660 points au mêtre. 2, 66 points au millimêtre et un point mesure 0,3759 mm.
POINTE SÈCHE Estampe en taille-douce réalisée à l'aide de l'outil du même nom qui, au lieu de graver le métal lui-même, l'écrase en laissant de chaque côté des crêtes appelées barbes.
PONCTUATION On en reconnait sept signes :
1°- La virgule (,)
2°- Le point et virgule (;)
3°- Le comma ou les deux points (:)
4°- Le point (.)
5°- Le point d'interrogation (?)
6°- Le point d'exclamation , anciennement d'admiration (!)
7°- L'apostrophe (')
D'autres signes d'orthographe :
Les parenthèses ( )
Les crochets
l'astérisque ou étoile (*)
La croix (†) et le pied-de-mouche (¶)
Le paragraphe (&)
Les guillemets (")
La division ou trait-d'union (-)
L'accolade
Le tréma (¨)
PONTIFICAL Livre religieux chrétien contenant l'ordre des cérémonies propres aux évêques.
PONTUSEAUX Dans la fabrication des papiers à la forme, ce sont les barres qui soutiennent les fils de laiton de la forme. Ils produisent des filets blancs verticaux dans les filigranes des papiers vergés. Ils croisent les vergeures et sont bien plus espacés..
PORTRAIT en frontispice Portrait placé en regard du titre d'un livre.
PORTULAN Carte marine des premiers navigateurs (XIIe au XVIe siècle) d'abord sur parchemin puis sur papier ; désigne également un ouvrage décrivant des ports et des côtes.
PRÉFACE Texte préliminaire placé en tête d'un livre, contenant les explications que l'auteur a jugé nécessaire de donner, ou ayant été écrit par une personnalité ayant autorité pour porter un jugement.
PRÉFAÇON Édition sans autorisation d’un texte, parue avant l’édition originale préparée par l’auteur. Elle était fabriquée généralement en Belgique au XIX° siècle à partir de textes ou feuilletons parus dans des périodiques (édition pré-originale).
PSAUTIER Livre religieux chrétien recueillant les 150 Psaumes de David, seul livre liturgique entre les mains des laïcs jusqu'à la fin du XIIe siècle. Le Psautier de Mayenne datant de 1457 sera le premier ouvrage à être orné d'initiales imprimées à la presse. Il renferme également la première coquille d'imprimerie recensée : "spalmorum" au lieu de psalmorum.
PSEUDONYME Nom sous lequel certains auteurs publient leurs ouvrages ou sous lequel ils dissimulent leur véritable identité.
Q
QUATRIÈME de couverture : face extérieure de la couverture de derrière.
QUEUE ou PIED Tranche inférieure d'un livre. Opposée à la tête.
R
RACINAGE Peau dont la marbrure rappelle l'aspect des racines d'arbres.
REBRAS Reliure où les plats se continuent par un bord retroussé qui protège la tranche opposée au dos (XVIe siècle) .
RECTO première page d'une feuille; on parle aussi de "belle page". La page de titre doit toujours être au recto de la feuille.et donc page de droite.
RECLAME Dans les éditions anciennes, mot placé isolément dans le coin inférieur droit de la page et qui rappelle le premier mot de la page suivante. Elle servait à vérifier l'ordre des feuilles et des cahiers et à en faciliter l'assemblage.
RÉIMPRESSION Nouveau tirage d'un volume pour lequel on a fait usage des mêmes plaques ou des mêmes clichés d'imprimerie. Certains éditeurs présentent des livres nouveaux qui ne sont en fait que des réimpressions en fac-similé.
RELIURE L'art de relier doit son nom qu'à la découverte du papier et de l'imprimerie, car auparavant on ne faisait que rouler le parchemin et les feuilles ou écorces sur lesquels les livres étaient écrits. Cet art est parvenu à un très haut degré de perfection.
REMARQUE Petite esquisse gravée dans la marge d'une estampe qui servait au graveur à se rendre compte du degré de morsure de la plaque (voir eau-forte). Ces remarques étaient effacées par la suite ; leur présence est donc l'indice que l'estampe est une épreuve d'essai.
REMBOITAGE Feuilles d’un livre placées dans une reliure qui n’est pas sa reliure d’origine.
RIVES (Papier de) Dans cette ville de l'Isère on fabrique un papier reconnu pour son amour de l'encre et sa pureté. Il est destiné aux éditions de luxe.
ROGNER Couper les bords des feuillets d'un livre pour qu'ils offrent une surface unie.
ROULETTE Instrument de dorure formé d'une molette ornée sur la tranche d'un motif gravé.
ROUSSEURS Taches brunes ou sépia dépréciant le papier. Rares dans les volumes du XVIIIe siècle, elles sont, pour des raisons différentes, plus fréquentes dans ceux du XVII° et dans les ouvrages de la seconde moitié du XIX°. Elles résultent d'une mauvaise combinaison de l'encre, des agents de blanchiment du papier et de l'encollage de la feuille. L’humidité favorise leur développement.
RUBRIQUE Rehaut coloré à la plume ou au pinceau de certaines lettres dans les premiers livres imprimés sur un emplacement qui leur est réservé leur de la composition typographique.
ROULETTE En reliure, petit instrument servant à pousser un filet ou un motif qui se répète, doré ou non.
S
SAC A LIVRE Le sac à livre fut d'usage courant durant tout le Moyen Âge et jusqu'au XVIe siècle. La couverture qui excédait d'un côté le format du livre, pouvait l'envelopper complètement en se repliant et en se fermant par un nœud. On Reliait ainsi les ouvrages destinés à être transportés. On pouvait en outre les porter sur soi, attachés à la ceinture par exemple.
SANGUINE Dessin fait avec un crayon d'ocre rouge. Gravure imitant ce dessin.
SATINÉ Papier qui a été brillanté par compression.
SCRIPTORIUM Dans le monastère médiéval, atelier de copie et de décoration des livres.
SÉPIA Pigment brunâtre extrait de la seiche et utilisé à partir du XVIe siècle pour les dessins au lavis.
SÉRIGRAPHIE Procédé d'impression qui consiste à faire passer de l'encre avec une raclette à travers un écran de soiedont certaines parties ont préalablement été bouchées selon diverses méthodes.
SERPENTE Feuille faite d'un papier très mince et sans colle, destinée principalement à protéger les gravures contre le maculage. On utilise aussi à cette fin du papier pelure d'oignon, ou pelure, qui est plus léger que la serpente, et du papier de soie, dit aussi papier Joseph, du nom de son inventeur, qui est plus souple et soyeux. Ces feuilles étaient généralement placées devant les gravures par l'éditeur ou le relieur avant le pliage ou la reliure. Dans certains ouvrages du XIXe siècle, l'éditeur recommandait au lecteur de vérifier si l'encre était bien sèche avant d'enlever ces serpentes.
SIGNATURE Lettre ou signe placé en bas de la première page d’un cahier pour indiquer au relieur leur ordre de succession.
SIGNET Petit ruban attaché à la tranchefile d'un livre et servant à marquer l'endroit où l'on a interrompu sa lecture. Par extension, morceau de papier marquant une page.. Le lecteur peut aussi utiliser un signet imprimé servant le même office.
SIMILIGRAVURE Procédé de gravure qui permet de reproduire les teintes au lavis.
SOSII Libraires célèbres de Rome au temps d'Auguste, ils possédaient plus de deux mille esclaves qu'ils employaient comme copistes, et pouvant fournir en très peu de temps et à prix modiques un grand nombre de livres; par exemple le livre XIII de Martial était vendu 50 centimes. Les noms de ces libraires passèrent à la postérité avec l'édition des poésies d'Horace. Leur boutique était situé au Forum César, proche le temple de Janus.
SOUSCRIPTION Engagement par un bibliophile auprès d'un éditeur ou d'un libraire d'acquérir un ou plusieurs livres lors de leur parution. La souscription peut s'étendre à des séries ou collections complètes. Elle est surtout un moyen d'assurer la vente d'un ouvrage de luxe, au tirage limité et numéroté. L'ouvrage ainsi vendu porte souvent le nom du souscripteur et est désigné sous l'appellation exemplaire nominatif
STÉNOGRAPHIE C'est l'art d'écrire en signes ou caractères abréviateurs. La sténographie était déjà pratiquée chez les grecs. C'est une écriture très rapide qui a beaucoup servi à rédiger des actes publics et à noter des procédures judiciaires.
SUITE DE GRAVURES Tirage spécial des gravures d'un ouvrage, souvent imprimées sur un papier de qualité différente, et insérées dans certains exemplaires de luxe de cet ouvrage. Il peut aussi s'agir d'épreuves d'états avec remarques, par exemple ou d'une couleur différente de celle de l'état définitif.
T
TABELLAIRE Impression réalisée à partir de tablettes de bois ou de métal gravées. Voir Xylographie.
TAILLE D'ÉPARGNE Gravure sur bois consistant à creuser la planche de chaque côté du trait, qui ainsi apparaît en relief.
TAILLE-DOUCE Procédé de gravure en creux où le dessin est gravé directement sur une plaque de métal à l'aide de divers outils. Les procédés de taille-douce sont : le burin, la pointe-sèche et la mezzotinto.
TARÉ Exemplaire défectueux.
TÊTE En reliure, partie supérieure du livre.
TÊTE (Exemplaire de) Exemplaire d'un livre tiré sur beau papier d'un tirage toujours plus luxueux que le tirage courant, etfort prisé des bibliophiles.
TIERCE Dernière épreuve revue par le correcteur avant tirage.
TIRAGE En gravure, c’est le nombre déterminé d’épreuves obtenues à partir de la même matrice.Pour le livre, le tirage est l’ensemble des exemplaires d’un ouvrage imprimés en une seule fois. C’est à partir de la seconde moitié du XIXe siècle que les bibliophiles ont suscité des tirages limités et numérotés, sur un ou plusieurs beaux papiers. Voir aussi «justification de tirage».
TIRAGE de TÊTE : volume imprimé avant le tirage normal souvent sur un papier de meilleur qualité et parfois dans un format différent. Les tirages de tête sont fréquemment réservés à un petit cercle d'amateurs entourant l'éditeur.
TIRÉ A PART Impression séparée, à tirage restreint, d’un texte paru dans une revue ou un recueil collectif. Il constitue souvent la véritable édition originale (dite «pré-originale») d’un texte.
TITRE On entend généralement par «titre» la page comportant les éléments matériels permettant d’identifier l’ouvrage : l’auteur, le titre du livre, l’illustrateur, l’éditeur, les date et lieu d’édition, etc. Il est souvent précédé d’un feuillet de faux-titre qui donne, presque toujours, le titre seul, simplifié.
TITRE COURANT Rappel parfois abrégé du titre de l’ouvrage placé dans la marge supérieure de chaque page.
TITRE DE RELAI Pour écouler une partie d’invendus d’un ouvrage, on remplace le titre par un nouveau feuillet de titre, appelé alors «titre de relai».
TRANCHEFILE La tranchefile. Broderie en fils de soie de couleurs placée en tête et en queue du corps d'ouvrage. Ce petit bourrelet entouré de fils, garnit et renforce le haut et le bas du dos d'une reliure afin de maintenir les cahiers assemblés ; il renforce par ailleurs les coiffes. Dans les reliures à dos brisé, il empêche la poussière de s'infiltrer entre le corps d'ouvrage et le dos de la reliure.
TRANCHES Les trois côtés du livre formés par l’épaisseur des pages. Selon les époques, elles peuvent être jaspées, dorées, argentées, ciselées, peintes, marbrées, mouchetées, rougies ou jaunies.
TOILE Utilisée en reliure à partir de l’époque romantique.(Cf. percaline).
TOMAISON Indication du tome auquel appartient chaque feuille d'un ouvrage composé de plusieurs volumes. Le titre de chacun des tomes porte généralement la tomaison.
TOME Subdivision d'un ouvrage résultant souvent d'une nécessité d'impression ou d'édition. L'éditeur s'arrangeant parfois pour que tous les tomes d'un ouvrage aient la même épaisseur. voir aussi Livre et volume. Un tome peut être en deux volumes, ou inversement, un volume peut contenir plusieurs tomes.
TRAVAUX DE VILLE Terme d'imprimerie : impression de travaux commerciaux, tels que cartes d'affaire, papier à lettre, circulaires, etc. (Opposée au terme d'Imprimerie de labeur qui désigne tous les gros travaux d'imprimerie)
TROISIÈME de couverture Face intérieure du plat de couverture de derrière.
TYPOGRAPHIE Procédé d'impression sur formes en relief par assemblage de caractères mobiles, ou de clichés en bois sculptés.
U
UNIQUE Exemplaire d'un ouvrage qui présente des caractéristiques exceptionnelles : en raison du tirage, de la dédicace, des illustrations, de la reliure, parce que c'est un exemplaire truffé, ou par la qualité de ses possesseurs successifs, ou encore du fait de circonstances historiques particulières, etc. Un exemplaire est unique pour une ou plusieurs qualités qui le distinguent de tout autre.
V
VEAU Cuir qu'on employait couramment sous l'Ancien Régime. Il se reconnaît par son grain assez lisse. On le trouve presque toujours teint en brun. Cette couleur obtenue avec du brou de noix est parfois racinée ou mouchetée. Le plus employé de tous les cuirs en France. l'Italie préfère les vélins.
VÉLIN Papier sans grain, lisse et satiné, qui rappelle par sa très grande finesse la peau de vélin. Se dit aussi en général de tout papier qui n'est pas vergé.
VELIN (Reliure) Peau de belle qualité d’agneau ou de chèvres morts-nés. Elle est traitée comme le parchemin, elle sert essentiellement à l'écriture ou à l'enluminure, mais présente un aspect plus fin et plus blanc.
VERGÉ On appelle papier vergé celui qui laisse apercevoir par transparence les empreintes des fils métalliques (vergeures et pontuseaux) formant le fond du moule dans lequel il a été fabriqué. La même texture est donnée à des papiers à la mécanique qui portent le nom de vergé.
VERMICULÉ Marqué de piqûres de vers.
VIGNETTE À l’origine un ornement en forme d’une petite feuille de vigne (pampre) dans un texte imprimé, qui lui donne son nom. Elle devient une estampe de petite dimension, sur bois ou sur métal, agrémentant et décorant un texte, employée en bandeau, en cul-de-lampe ou en in-texte.
VOLUME (vient de volvere, de l'époque où l'on roulait les parchemins) Livre après reliure ou brochage. Division " matérielle " d'un ouvrage ; par exemple, 3 tomes en 2 volumes. Un volume forme un tout indivisible. voir aussi tome et Livre. Aujourd'hui, ces trois termes sont souvent considérés comme synonymes.
W
WHATMAN Papier grené, ferme et solide, sans vergeures.
X
XYLOGRAPHIQUE (Impression) Livre entièrement imprimé par le procédé de la gravure sur bois. Dans les années qui précédèrent l'apparition des caractères mobiles, on imprimait déjà des livres à l'aide de planches de bois gravées. Ces livres étaient composés surtout d'images, la technique ne permettant guère l'impression de textes élaborés.
Y
Z
ZINCOGRAPHIE, ZINCOGRAVURE procédé analogue à la lithographie, dans lequel la pierre lithographique est remplacée par le zinc.
***
La réponse simple : il faut le chercher, le trouver et le payer. Mais il y a beaucoup d'embûches sur ce chemin.
A mon humble avis, le meilleur outil de recherche sur internet est AbeBooks.com (http://www.abebooks.com/). Ce site rassemble des milliers de libraires qui offrent, selon AbeBooks, cent dix millions de livres. On y trouve de tout, à tous les prix. Le moteur de recherche est efficace. Quand on ne trouve pas un livre sur AbeBooks les chances de le trouver sont minces. Je reviendrai plus tard sur ce site exceptionnel.
Un autre site que j'aime bien : ''livre-rare-book'' (http://www.livre-rare-book.com/). Là aussi, vaste choix à tous les prix.
Autre site, celui de la Ligue Internationale de la Librairie Ancienne (http://www.ilab.org/index.php?lang=fr). Riche et bien fait.
Je veux aussi nommer le site France Antiques (http://www.franceantiq.fr/FR.asp) qui rassemble de grands libraires qui présentent souvent des livres exceptionnels.
Finalement je me risque à nommer le site Ebay (http://www.ebay.com/). Je dis que ''je me risque" à le nommer parce que la prudence s'impose peut-être plus qu'ailleurs quand on magasine en ligne sur Ebay; parmi de nombreux vendeurs sérieux qui sont en grande majorité sur Ebay se glissent des amateurs avec qui on doit transiger avec prudence. Mais Ebay est un site incontournable où j'ai trouvé des livres exceptionnels. J'y reviendrai.
Comment acheter un livre rare. Premier conseil.
Le premier conseil que veux donner est le suivant : si vous trouvez un livre rare que vous cherchez ou ''qui vous trouve'' achetez-le. Les livres rares ont ceci de particulier : ils sont rares.
Si vous tournez le dos à un livre rare vous ne le reverrez jamais. Vous en trouverez peut-être un autre, mais pas celui-là. J'ai laissé passer il y a longtemps un exemplaire de la quatrième édition du Dictionnaire de l'Académie française (1762), une édition recherchée pour sa qualité et son autorité. Je voyais l'exemplaire sur AbeBooks depuis des semaines, sinon des mois. Je le voyais si souvent que j'avais l'impression qu'il m'appartenait. Je balançais, j'hésitais parce qu'il était un peu cher, autour de mille dollars si j'ai bonne mémoire. Puis un jour le dictionnaire est disparu du site et je ne l'ai jamais revu. J'ai dû attendre une bonne dizaine d'années avant d'en trouver un autre. Et j'ai été chanceux d'en trouver un autre. Un grand amateur de dictionnaires avec qui je corresponds et qui possède une bibliothèque de dictionnaires d'une beauté et d'une richesse stupéfiante n'a pas encore cette édition de 1762 dans ses rayons. Je suis certain que ce collectionneur averti ne barguignera pas le jour où il réussira à dénicher le 1762.
Je termine ici ce premier message.
Comment acheter un livre rare. Deuxième conseil.
Le livre est-il complet ? Question centrale. A mes yeux un livre qui souffre d'une page de texte manquante, même s'il en compte deux mille, perd énormément de valeur. D'ailleurs, on tombe toujours sur la page qui manque. J'envisageais d'acquérir une édition de 1694 du dictionnaire de Furetière lorsque le libraire parisien avec qui j'échangeais des courriels m'a appris, sur mon insistance, qu'une page manquait à un des deux tomes. J'ai stoppé net mes démarches. Il arrive régulièrement que des vieux livres ont été mal assemblés : un cahier en double, mais un autre manquant...; j'ai déjà acheté un Littré qui avait ce défaut... Demandez donc toujours au vendeur si l'exemplaire qu'il vous propose est bien complet, sans manque de pages et aussi sans pertes de texte dûes à des déchirures, des macules ou des trous de vers. Les bons libraires garantissent leurs livres complets mais il vaut mieux s'en assurer. Bien sûr, si vous voyez à vendre pour cinquante dollars la première édition du Dictionnaire de l'Académie française (1694) sur une table au marché aux puces, faites un examen rapide, payez rubis sur l'ongle et partez vite avec votre trouvaille !
Comment acheter un livre rare. Troisième conseil.
Curieusement, il faut connaître avant de l'acquérir le livre qu'on se propose d'acheter. On le connaît d'abord par la description du libraire ou du particulier qui le met en vente. Ces descriptions enseignent beaucoup sur le livre et presque autant sur le vendeur. Je me méfie des vendeurs, souvent rencontrés sur Ebay, qui mutiplient les superlatifs pour décrire leurs livres et qui grossissent ou colorent la police de leurs écritures pour rabattre des clients. Et je m'éloigne quand un vendeur décrit un exemplaire en lui accolant un ''en bon état pour son âge", ou, pire encore : ''vendu en l'état'' (traduction : livre amoché aux multiples défauts dont le vendeur veut se débarrasser et dont on regrettera sûrement l'achat). On peut, utilement, comparer les descriptions et les prix lorsque plusieurs vendeurs offrent la même édition d'un livre. Si trois vendeurs écrivent que leur exemplaire a 823 pages, on peut croire que cette édition a vraiment 823 pages. Pour me valider je vais souvent sur le site Gallica, de la Bibliothèque nationale de France, pour repérer des livres que je désire acquérir, pour lire la description que fait la BNF et pour la comparer à celle du vendeur.Voyez http://gallica.bnf.fr/ . Lorsque le livre que propose le vendeur est offert par Gallica en mode image j'ai sous les yeux un modèle qui me guide dans ma réflexion et qui me permet de poser les bonnes questions au vendeur (''L'exemplaire que vous proposez a-t-il été imprimé à Paris, chez Jacques Estienne, en 1728...?"; "... la gravure montrant (...) est-elle bien présente au début du tome premier ? "). La qualité des réponses du vendeur parlera beaucoup : si le vendeur vous fait, après quatre jours d'attente, une réponse évasive ou ne répond jamais clairement à une question précise il vaut probablement mieux frapper à une autre porte. Demandez aussi au vendeur de vous envoyer quelques photos; je demande souvent, pour les dictionnaires, une photo de la page titre, de la première page des définitions et de la dernière page de texte. Quand tout va dans les photos je ne suis pas loin de conclure la transaction.
Pierre BOUILLON
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