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1840 - THIERS - Histoire de la RÉVOLUTION - XIX° siècle

Histoire de la RÉVOLUTION

Auteur : THIERS Adolf
Editeur : A Bruxelles, chez N.J. Gregoir et V. Wouters,

Volumes : 9 volumes in-8°  (22 x 13,5 cm) 251-287-256-280-256-275-267-260-306 pp Complet
Description : Histoire de la Révolution Française en 1789.
Année : 1840

HistRévolution.jpg

Demi reliures. Dos lisses à faux nerfs dorés. Tranches marbrées. Frontispices, gravure sous serpente, dans chaque volume.

La révolution, après avoir pris tous les caractères, monarchique, républicain, démocratique, militaire, il fallait qu'elle qu'elle se reconstitue d'une manière solide et forte.

Les républicains gémissaient de tant d'efforts infructueux, de tant de sang inutilement versé pour fonder la liberté en France, et ils déplorent de la voir immolée par l'un des héros qu'elle avait enfantés. En cela le plus noble sentiment les trompe.

La révolution, qui devait nous donner la liberté, et qui a tout préparé pour que nous l'ayons un jour, n'était pas elle même la liberté. Elle devait être une grande lutte contre l'ancien ordre des choses.

Après l'avoir vaincu en France, il fallait qu'elle le vainquit en Europe.

Mais une lutte si violente n'admettait pas les formes et l'esprit de la liberté :

- quand le parti populaire devint menaçant au point d'intimider tous les esprits,

- quand il immola tous ceux qui lui donnaient des défiances,

- quand il obligea tout le monde à se compromettre avec lui en trempant les mains dans le sang royal,

- quand il obligea tous les concitoyens à courir aux frontières ou à livrer leur fortune,

- quand il abdiqua lui-même sa puissance et la remit à ce grand comité de salut public composé de 12 individus, y pouvait-il y avoir liberté ?

NON

Il y avait un violent effort de passions et d'héroïsme...

Mais après la lutte avec l'Europe, Bonaparte revenant d'Orient fut salué comme souverain et appelé au pouvoir. C'était un chef politique plutôt qu'un chef militaire dont la France avait besoin, et que le héros abusa du service qu'il venait de rendre.

Ce n'était pas la liberté que Napoléon venait continuer :

- il venait, sous des formes monarchiques, continuer la révolution dans le monde,

- il venait la continuer en SE plaçant, lui plébien*, sur un trône,

- en conduisant le pontife à Paris pour verser l'huile sacrée sur un front de plébien,

- en obligeant les vieilles aristocraties à s'associer à son aristocratie plébienne,

- en  faisant des rois avec des plébiens,

- en mêlant enfin tous les peuples,

- en répandant les lois françaises en Allemagne, en Italie, en Espagne,

- en confondant tant de choses

Pendant ce temps la nouvelle société allait se consolider à l'abri de son épée, et la liberté devait venir un jour. Elle n'est pas venue, elle viendra !

J'ai décrit cette crise, sans haine, plaignant l'erreur, révérant la vertu, admirant la grandeur.

(* plébien = celui  qui n'est pas de la noblesse)

 

(Merci Josse)

 

voir aussi l'original DICTIONNAIRE MANUSCRIT pamphlet contre la Révolution.

 

 

 

 

 



09/11/2015
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